Ce matin, visite des Betakin Ruins après une nuit difficile. Avec ce froid glacial, impossible de dormir pour moi et gros mal de dos pour Romain. Mon dilemme nocturne : choisir entre mourir de froid et mourir d’asphyxie en essayant de se protéger du froid dans le sac de couchage.
Mais on est des warriors, on pack toutes les affaires et direction la rando. La descente dans le canyon est superbe. La ranger indienne nous raconte tas d’anecdotes sur les coutumes Navajos, leurs traditions, les plantes de la région qu’ils utilisent pour soigner, etc.
Nous arrivons ensuite aux ruines. La ranger nous explique comment le village s’est construit, à quoi servaient les différents types d’habitations, et pourquoi les habitants ont finalement déserté le village. Au XIIIème siècle, les sources d’eau seraient devenues trop limitées pour satisfaire les besoins grandissants du village.
Une fois toutes les explications données, l’aimable ranger nous laisse remonter le canyon en sens inverse à notre rythme. Romain et moi en profitons pour doubler tout le monde. Il ne faut pas traîner si l’on veut être à Monument Valley en milieu d’après-midi.
Nous arrivons finalement dans les temps pour contempler ce qui est probablement le paysage le plus emblématique du Far West. La scène à notre arrivée diffère encore des précédentes. La terre est toujours escarpée et éclatée de roche brûlée. Nous sommes face à face avec les Mesas, monolithes de pierre immenses semblables à ceux de Zion. Mais cette fois, ce qui impressionne, c’est que ces monolithes semblent tout droit sortis de nul part. Ils s’élèvent au milieu de la plaine aride comme s’ils avaient été jetés là par hasard. Comme si un dieu tailleur de pierre s’était énervé après ses créations et avaient jetés les blocs grossièrement taillés à même le sol.
D’un autre côté, nous sommes un peu déçus avec Romain. Le spectacle est certes saisissant. Mais il perd de son charme car l’on s’attend à la scène. On a vu et revu le paysage cent fois dans les westerns. Deux autres éléments troublent notre expérience : le ciel commence à se voiler et la route que l’on emprunte pour visiter le parc est trop escarpée pour la Taurus de Romain : on est forcés de rouler au pas alors qu’il faudrait être au galop pour ressentir l’immensité du paysage comme dans les films de cowboys. C’est vraiment le genre de paysage qu’il faut faire à cheval.
Le soir, nous avons un peu d’avance sur notre programme. Du coup, nous décidons de camper sur le lieu de notre prochaine visite : le Canyon de Chelly. La combinaison Canyon de Chelly / Réserve indienne Hopi remplacera Mesa Verde dans notre programme. Les deux sites sont moins loin et diffèrent peut-être plus de ce que nous avons vus précédemment. La route pour se rendre au canyon est déserte. Peut-être la plus déserte de toutes celles que nous avons empruntées jusqu’à présent. Nous croisons six voitures en deux heures de route le long d’une immense ligne droite. Aucune ou très peu d’habitations le long de la route. Mais où allons-nous donc ? Si ca n’est pas le trou du cul du monde, alors qu’est-ce que c’est?
Nous passons la nuit dans un camping aux abords du canyon. Il fait heureusement moins froid que les nuits précédentes et je dois dire que je passe une bonne nuit de sommeil.


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