Aujourd’hui, nous quittons les plaines enneigées de Bryce pour les terres indiennes Navajo. Direction le sud. On va essayer de ne pas se faire scalper en route. Ca serait dommage avec la magnifique coupe que j’ai faite à Romain.
On prend le petit déjeuner dans le petit village de Kanab. Une petite ville minière très sympa et très calme. Le soleil brille à nouveau alors que l’on savoure un café avec une délicieuse pâtisserie en terrasse. Le mot de cette journée sera « quiétude » (dédicace à Jean), et ca commencera dès le petit déjeuner. On n’est pas bien ici ?
Romain. Moi. Le café. Le soleil. Il ne manque plus que deux superbes créatures féminines pour nous accompagner en terrasse!
C’est le destin du « poor lonesome cowboy » me direz-vous. Nevermind, on repart pour les terres indiennes. Prochain arrêt : Page, la ville qui accueille le deuxième plus gros barrage des Etats-Unis.
C’est ce barrage qui de 1960 à 1980 a donné naissance à un des plus grand lacs artificiels du monde. Le Lac Powell s’étend sur 300 km. Et attention, tenez-vous bien, il comporte plus 3136 km de rivages, soit plus que toute la côte ouest des Etats-Unis. C’est dire s’il est sinueux. Nous faisons une courte pause à la marina de Wawheap, où l’on prend un peu de temps pour s’allonger sur les transats. C’est la journée « quiétude » on a dit.
Puis l’on repart pour Navajoland. C’est loin. Nous filons sur des lignes droites qui s’étendent à perte de vue. La réverbération du soleil se lit sur le goudron. Il fait chaud. Romain à partir de maintenant adopte un petit style torse poil en toutes circomstances, ce que je m’empresse de qualifier de beauf. Les débats sont très animés dans la voiture :D.
Sur le coup des 16h, nous arrivons enfin en terre Navajo. Le coin est vraiment paumé. Nos portables sont toujours sans réception. Le GPS a eu du mal à trouver la route. Et comble du comble, les habitants eux-mêmes ont hésité pour nous indiquer la route.
Mais justement, c’est parce que l’endroit était aussi planqué que les indiens l’ont choisi !
Nous parcourons une piste de randonnée et parvenons à un point de vue donnant sur les Betatkin Ruins.
Ces ruines sont les vestiges d’un ancien village Anasazi. Les Anasazis sont les ancêtres des indiens Pueblos. Aux XIème et XIIème siècles, des tribus Anasazies trouvèrent refuge dans la cavité naturelle formée à cet endroit du canyon. Ici, elles étaient protégées des intempéries et bénéficiaient du microclimat favorable régnant au fond du canyon. Dans le creux du canyon, la végétation se fait effectivement abondante. La terre retient l’humidité et se pare d’arbres similaires à ceux de nos régions tempérées.
Nous arrivons trop tard pour descendre voir les ruines de plus près. Mais nous nous inscrivons à l’expédition du lendemain en compagnie d’une ranger indienne. Nous profitons donc de notre temps libre en fin de soirée pour établir notre campement sur le sable rouge Navajo. A notre grand étonnement, le camping est gratuit et plutôt vide. A cette heure, on se sent encore plus comme deux marins accostés sur une île déserte au bout du monde. La tombée du soir est paisible, très paisible.
Toutefois, nous ne sommes pas tout à fait seuls. Nous décidons de sympathiser avec les voisins, baroudeurs américains voyageant en camping car. Ce couple retraité originaire du Colorado a tout fait : tous les parcs, toutes les villes des Etats-Unis et beaucoup d’autres pays du monde. Ils nous conseillent sur la suite de notre itinéraire en nous offrant un verre de Côte du Rhône. Ca fait du bien, ils font partie de ces Américains qui savent vivre et adorent la France.
Bon, mais ils nous on fait hésité sur notre itinéraire ces Américains. Apparemment, les ruines de Mesa Verde, une de nos prochaines étapes, ressemblent beaucoup à ce que nous allons voir ici. Peut-être vaut-il mieux les sauter pour visiter quelque chose de moins loin (nous devons nous rendre jusqu’au Nouveau Mexique pour visiter Mesa Verde). En attendant, le soleil se couche et un froid glacial envahit bientôt le campement. Le contraste avec la chaleur de la journée est extrême. Ajouté le vin des voisins et quelques verres de whisky, le mélange détonnant nous monte rapidement à la tête. Pour lutter contre le froid, nous nous replions dans les sacs de couchage et déblatérons conneries sur conneries.
Dehors, la vue du ciel étoilée est magnifique.
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