lundi 26 avril 2010

West US Trip Jour 8: Grand Canyon et Sedona - Los Angeles

On se lève ce matin après une très bonne nuit de sommeil dans notre motel à l’entrée du canyon. Malheureusement, la pluie tombe à travers la fenêtre. On devait visiter Sedona et Joshua Tree avant de rentrer à Los Angeles. Mais les intempéries vont hâteront notre retour. A Flagstaff (petite ville typique du Far West à la base des San Francisco Peaks, chaine de montagne la plus haute de l’Arizona), on se retrouve coincés dans une tempête de grêle. Impossible de visiter quoi que ce soit. 

Après une accalmie, nous repartons pour Sedona. Sedona m’apparaît être une très belle ville. Le centre contient nombre de boutiques de style cool/relax où l’on peut trouver de l’artisanat indien comme des vêtements hippies. Cependant, à cause du temps, on est déçus de ne pas pouvoir observer rochers rouges qui surplombe la ville. Ces rochers sont apparemment réputés pour les amateurs d’expériences mystiques. Cela aurait été l’occasion de se marrer un coup. 

Nous ne nous arrêtons pas non plus à Joshua Tree car la nuit tombe déjà lorsque nous arrivons à l’orée du parc. Nous filons donc tout droit sur LA. On aura passé la journée dans la voiture et écourté notre séjour d’1 jour. Mais à l’exception de Mesa Verde, on aura fait tout ce que l’on voulait faire.
Au total, nous aurons parcouru plus de 1827 miles soit 2940 kilomètres soit l’équivalent de Paris-Istanbul en voiture. Nous aurons visité 4 parcs nationaux (Zion, Bryce, Lake Powell, Grand Canyon), 2 monuments nationaux (Navajo National Monument, Canyon de Chelly), 1 paysage typique des westerns, 1 réserve indienne (la réserve). Nous aurons écouté plus de 43h et 26 minutes de musique qui déchire dans la voiture, raconté 3692 conneries. Nous nous serons assignés mutuellement 23 surnoms. J’aurai utilisé chaque soir une moyenne de 26g d’herbes de Provence pour agrémenter nos repas de fortune en camping. Enfin Romain se sera mis torse nu et remis en pull un nombre incalculable de fois, parce qu’il avait un coup trop chaud, un coup trop froid, ou peut-être juste pour m’embêter.

Bref, nous revenons en territoire connu, dans cette bonne vieille Los Angeles, débarcadère des espérances, bastion du rêve américain (notez l’envolée lyrique). Et si nos yeux sont certes bouffis de fatigue, notre tête elle, est pleine de souvenirs. Et ca… ca vaut son pesant de peanut butter.

West US Trip Jour 7: Grand Canyon

Impossible de dormir pour moi cette nuit. Il a fait un froid glacial. Encore pire qu’au camping du Navajo National Monument. J’ai du m’assoupir 1/2h à tout casser. Quand le réveil sonne je suis content de pouvoir enfin m’activer et mettre fin au supplice.
On commence à ranger la tente et le matos, mais on s’aperçoit d’un truc bizarre : il fait toujours nuit. C’est en demandant notre chemin pour le départ de la trail que l’on se rend compte de notre erreur : on s’est levés à 5h du matin et non 6h. On a oublié de re-changer d’heure. Ah les boulets! Mais c’est pas grave, il y a des bus dès 5h qui nous emmène au départ de la trail, et l’on est d’autant plus au taquet pour attaquer cette journée. La vue sur le canyon au lever du soleil est magnifique. 


On entame la descente. Certaines parties du chemin aménagé à même la roche nous donnent l’impression d’être des moines veillant sur l’Himalaya. D’autres parties plus sauvages font davantage penser à Pékin Express. On se fait l’impression d’aventuriers s’enfonçant dans la jungle à la recherche de l’eldorado ou d’un temple aztèque. 

Après avoir descendu la première couche de falaises, il faut descendre la seconde. La descente n’en finit pas. Et autant dire que je commence à m’inquiéter, parce que tout ce qu’on a descendu, il va falloir le remonter. Arrivés en bas, l’on franchit le Colorado par un pont qui nous emmène tout droit à Phantom Ranch, coin aménagé pour les quelques chanceux qui peuvent passer la nuit ici. Des activités rafting sont aussi proposées pour ceux qui ont du temps à passer au fond du canyon.

Mais pour nous, c’est l’heure de remonter. Petit casse croute. Il est entre 10h et 11h du matin, on attaque la remontée. La suite est plutôt linéaire. La Bright Angel Trail est assez plate jusqu’à ce que l’on ait remonté la première couche du canyon. Après cela, les choses se corsent. Après 4-5h de marche, on s’attend à voir la fin de la piste à chaque tournant. Mais la montée n’en finit pas. On découvre un nouveau détour, un nouveau roc qu’il faut gravir pour arriver au sommet. Rominou est au taquet mais même lui commence à fatiguer sur la fin. Heureusement, on finit par taper la causette à deux ptits américains qui nous racontent leur vie. Ca passe le temps et l’on pense moins aux muscles qui commencent à tirer sévère. 
Finalement, on arrive au sommet vers 15h après 3h de descente et bien 5h de remontée. Une bonne perf pour des ptits gars pas trop entrainés comme nous ;).
En revanche, faire la même chose par une chaleur extrême en été doit être beaucoup plus difficile. En regardant sur le net je vois que certains prévoient alors 12h de remontée.
On est quand même fiers de l’avoir fait.  We did dit baby ! Maintenant place au repos des guerriers. Ce soir, ce sera un bon gros steak dans une steakhouse, et des femmes à gogo (sisi).

West US Trip Jour 6: Canyon de Chelly et Réserve Hopi - Grand Canyon

Levé au taquet, ready to attack this Canyon de Chelly. A prononcer : « Canyon de Che ». Un peu comme si c’était le canyon de Che Guevara, sauf que ca n’a aucun rapport. Enfin bref, nous entrons dans le parc et parcourons celui-ci de point de vue en point de vue. Le paysage est beau, mais dans l’ensemble moins impressionnant, plus sec et moins paisible que celui de Navajo National Monument (les Betatakin Ruins visitées la veille). Le ciel légèrement voilé n’arrange pas les choses.  

Nous descendons dans le canyon en suivant une piste de rando agréable. Le fond du canyon accueille également les ruines d’anciens villages indiens. Mais l’on devine dans ces ruines un passé plus agité pour les indiens qui les ont occupées. La Navajo Fortress que nous apercevons difficilement au fond du canyon fut le dernier bastion de la résistance indienne contre Carson.

L’après-midi, nous décidons de nous rapprocher du Grand Canyon en traversant la réserve Hopi. Cette réserve contient des anciens villages pueblos qui n’ont jamais cessé d’être occupés par les tribus indiennes. Les indiens y vivent en quasi autarcie et y ont perpétué leurs traditions et coutumes malgré les pressions de la modernité extérieure. Nous nous attardons dans le village de Walpi, construit sur ce qui est appellé la First Mesa. Le village étant situé sur une montagne au milieu de la plaine, il offrait une position stratégique et un refuge. Les Hopis, pacifistes, offraient en effet asile aux tribus pourchassées par d’autres dans le temps.
Nous arrivons dans le village sur le coup de 14h. Nous sommes stoppés par une pancarte qui nous signale l’interdiction de visiter le vieux village sans guide, et les habitants nous informe que celui-ci est parti déjeuner. La partie du village où nous sommes est délabrée et il y règne une certaine précarité. Ce n’est pas le luxe des villas de Bel-Air, si vous voyez ce que je veux dire. Mais ce sont les habitants eux-mêmes qui ne veulent pas de ce luxe. Certaines parties du village ne sont pas équipées en haut ni en électricité car les Hopis refusent ce confort. Il est également interdit de prendre des photos dans cette partie du village, d’où le manque de visuels pour accompagner cette partie du journal.
En attendant le guide, nous tapons la causette avec les Indiens des villages alentours. Ces derniers sont très chaleureux. Ils nous serrent la main, nous invitent dans leurs maisons, nous montrent l’artisanat qu’ils ont à vendre (poterie, peintures, poupées) et nous content les histoires associées à chaque objet. 
Romain décide d’acheter une poupée Katchina (poupée traditionnelle représentant les figures mythiques des Indiens hopis). La poupée choisie par Romain est une « Morning Katchina ». Son artisan nous explique qu’il s’agit d’une chanteuse. La « Morning Katchina » connaît une chanson dont elle seule a le secret. Elle la chante chaque matin à quiconque veut l’entendre, insufflant si besoin du courage pour la journée.
Le guide arrive enfin et nous fait visiter le reste du village. Malgré le manque d’amabilité et de sourire de la guide, nous en apprenons un peu plus sur la culture et l’histoire des Hopis.
Nous repartons pour Grand Canyon en fin d’après-midi. Nous allons entrer le parc national par l’Est, ce qui est peu commun. Pour l’heure nous n’apercevons rien du canyon. Le paysage à l’horizon est toujours aussi plat. Cependant, on sent que l’on commence à prendre de l’altitude. Le GPS nous dit que l’on se rapproche. Nous passons bientôt les barrières qui signalent l’entrée du parc et nous enfonçons dans une forêt où daims et pumas peuvent traverser à tout moment. Nous sommes tout près, mais nous ne voyons toujours rien. 
Soudain, la forêt s’éclaircit et nous laisse nez à nez avec un paysage à couper le souffle. Sur notre droite, des falaises immenses criblent le sol de toutes parts et s’enfoncent dans la terre jusqu’à perte de vue. 

Le Grand Canyon n’a pas usurpé son titre de mère des canyons. Il ne s’agit pas seulement d’un canyon comme tous ceux que l’on a vus précédemment, il s’agit d’un canyon enchâssé dans un canyon. Une première couche de falaises s’affaisse dans le sol, et dans le  creux formé, une autre couche creuse le sol et paraît s’enfoncer jusqu’aux entrailles de la terre. A la lumière du soleil couchant, la scène est grandiose, sublime, cosmique…

C’est bel est bien l’apothéose de notre trip, fait remarquer Romain. Dans les précédents parcs, la mère nature nous avait montré ses talents. Ici, elle a réalisé son chef d’œuvre. 

Nous poursuivons notre route jusqu’au camping et installons le camp de nuit. Nous n’allons pas dormir beaucoup. Demain, la randonnée que l’on prévoit s’étend sur la journée. La piste nous emmène au fond du canyon et nous fait remonter dans la même journée. Les guides déconseillent de faire les deux dans la même journée, mais on n’a pas vraiment le choix. Les campings au fond du canyon sont déjà tous réservés. Certains le sont depuis plus d’un an. Nous allons donc descendre le canyon par la South Kaibab Trail et le remonter par la Bright Angel Trail. Ce trajet comporte 28km et oblige à descendre 1400m de dénivelé. On a bien prévu 12h pour parcourir tout çà, ce qui signifie se lever demain à 6h du matin.

West US Trip Jour 5: Navajo National Monument - Monument Valley et Canyon de Chelly

Ce matin, visite des Betakin Ruins après une nuit difficile. Avec ce froid glacial, impossible de dormir pour moi et gros mal de dos pour Romain. Mon dilemme nocturne : choisir entre mourir de froid et mourir d’asphyxie en essayant de se protéger du froid dans le sac de couchage.
Mais on est des warriors, on pack toutes les affaires et direction la rando. La descente dans le canyon est superbe. La ranger indienne nous raconte tas d’anecdotes sur les coutumes Navajos, leurs traditions, les plantes de la région qu’ils utilisent pour soigner, etc. 

Nous arrivons ensuite aux ruines. La ranger nous explique comment le village s’est construit, à quoi servaient les différents types d’habitations, et pourquoi les habitants ont finalement déserté le village. Au XIIIème siècle, les sources d’eau seraient devenues trop limitées pour satisfaire les besoins grandissants du village.


Une fois toutes les explications données, l’aimable ranger nous laisse remonter le canyon en sens inverse à notre rythme. Romain et moi en profitons pour doubler tout le monde. Il ne faut pas traîner si l’on veut être à Monument Valley en milieu d’après-midi.
Nous arrivons finalement dans les temps pour contempler ce qui est probablement le paysage le plus emblématique du Far West.  La scène à notre arrivée diffère encore des précédentes. La terre est toujours escarpée et éclatée de roche brûlée. Nous sommes face à face avec les Mesas, monolithes de pierre immenses semblables à ceux de Zion. Mais cette fois, ce qui impressionne, c’est que ces monolithes semblent tout droit sortis de nul part. Ils s’élèvent au milieu de la plaine aride comme s’ils avaient été jetés là par hasard. Comme si un dieu tailleur de pierre s’était énervé après ses créations et avaient jetés les blocs grossièrement taillés à même le sol.


D’un autre côté, nous sommes un peu déçus avec Romain. Le spectacle est certes saisissant. Mais il perd de son charme car l’on s’attend à la scène.  On a vu et revu le paysage cent fois dans les westerns. Deux autres éléments troublent notre expérience : le ciel commence à se voiler et la route que l’on emprunte pour visiter le parc est trop escarpée pour la Taurus de Romain : on est forcés de rouler au pas alors qu’il faudrait être au galop pour ressentir l’immensité du paysage comme dans les films de cowboys. C’est vraiment le genre de paysage qu’il faut faire à cheval.

Le soir, nous avons un peu d’avance sur notre programme. Du coup, nous décidons de camper sur le lieu de notre prochaine visite : le Canyon de Chelly. La combinaison Canyon de Chelly / Réserve indienne Hopi remplacera Mesa Verde dans notre programme. Les deux sites sont moins loin et diffèrent peut-être plus de ce que nous avons vus précédemment. La route pour se rendre au canyon est déserte. Peut-être la plus déserte de toutes celles que nous avons empruntées jusqu’à présent. Nous croisons six voitures en deux heures de route le long d’une immense ligne droite. Aucune ou très peu d’habitations le long de la route. Mais où allons-nous donc ? Si ca n’est pas le trou du cul du monde, alors qu’est-ce que c’est?
Nous passons la nuit dans un camping aux abords du canyon. Il fait heureusement moins froid que les nuits précédentes et je dois dire que je passe une bonne nuit de sommeil.

West US Trip Jour 4: Bryce Canyon - Navajo National Monument

Aujourd’hui, nous quittons les plaines enneigées de Bryce pour les terres indiennes Navajo. Direction le sud. On va essayer de ne pas se faire scalper en route. Ca serait dommage avec la magnifique coupe que j’ai faite à Romain.

On prend le petit déjeuner dans le petit village de Kanab. Une petite ville minière très sympa et très calme. Le soleil brille à nouveau alors que l’on savoure un café avec une délicieuse pâtisserie en terrasse. Le mot de cette journée sera « quiétude » (dédicace à Jean), et ca commencera dès le petit déjeuner. On n’est pas bien ici ? 



Romain. Moi. Le café. Le soleil. Il ne manque plus que deux superbes créatures féminines pour nous accompagner en terrasse!


C’est le destin du « poor lonesome cowboy » me direz-vous. Nevermind, on repart pour les terres indiennes. Prochain arrêt : Page, la ville qui accueille le deuxième plus gros barrage des Etats-Unis.


C’est ce barrage qui de 1960 à 1980 a donné naissance à un des plus grand lacs artificiels du monde. Le Lac Powell s’étend sur 300 km. Et attention, tenez-vous bien, il comporte plus 3136 km de rivages, soit plus que toute la côte ouest des Etats-Unis. C’est dire s’il est sinueux. Nous faisons une courte pause à la marina de Wawheap, où l’on prend un peu de temps pour s’allonger sur les transats. C’est la journée « quiétude » on a dit.


Puis l’on repart pour Navajoland. C’est loin. Nous filons sur des lignes droites qui s’étendent à perte de vue. La réverbération du soleil se lit sur le goudron. Il fait chaud. Romain à partir de maintenant adopte un petit style torse poil en toutes circomstances, ce que je m’empresse de qualifier de beauf. Les débats sont très animés dans la voiture :D.

Sur le coup des 16h, nous arrivons enfin en terre Navajo. Le coin est vraiment paumé. Nos portables sont toujours sans réception. Le GPS a eu du mal à trouver la route. Et comble du comble, les habitants eux-mêmes ont hésité pour nous indiquer la route.
Mais justement, c’est parce que l’endroit était aussi planqué que les indiens l’ont choisi !
Nous parcourons une piste de randonnée et parvenons à un point de vue donnant sur les Betatkin Ruins.


Ces ruines sont les vestiges d’un ancien village Anasazi. Les Anasazis sont les ancêtres des indiens Pueblos. Aux XIème et XIIème siècles, des tribus Anasazies trouvèrent refuge dans la cavité naturelle formée à cet endroit du canyon. Ici, elles étaient protégées des intempéries et bénéficiaient du microclimat favorable régnant au fond du canyon. Dans le creux du canyon, la végétation se fait effectivement abondante. La terre retient l’humidité et se pare d’arbres similaires à ceux de nos régions tempérées.


Nous arrivons trop tard pour descendre voir les ruines de plus près. Mais nous nous inscrivons à l’expédition du lendemain en compagnie d’une ranger indienne. Nous profitons donc de notre temps libre en fin de soirée pour établir notre campement sur le sable rouge Navajo. A notre grand étonnement, le camping est gratuit et plutôt vide. A cette heure, on se sent encore plus comme deux marins accostés sur une île déserte au bout du monde. La tombée du soir est paisible, très paisible.


Toutefois, nous ne sommes pas tout à fait seuls. Nous décidons de sympathiser avec les voisins, baroudeurs américains voyageant en camping car. Ce couple retraité originaire du Colorado a tout fait : tous les parcs, toutes les villes des Etats-Unis et beaucoup d’autres pays du monde. Ils nous conseillent sur la suite de notre itinéraire en nous offrant un verre de Côte du Rhône. Ca fait du bien, ils font partie de ces Américains qui savent vivre et adorent la France.

Bon, mais ils nous on fait hésité sur notre itinéraire ces Américains. Apparemment, les ruines de Mesa Verde, une de nos prochaines étapes, ressemblent beaucoup à ce que nous allons voir ici. Peut-être vaut-il mieux les sauter pour visiter quelque chose de moins loin (nous devons nous rendre jusqu’au Nouveau Mexique pour visiter Mesa Verde). En attendant, le soleil se couche et un froid glacial envahit bientôt le campement. Le contraste avec la chaleur de la journée est extrême. Ajouté le vin des voisins et quelques verres de whisky, le mélange détonnant nous monte rapidement à la tête. Pour lutter contre le froid, nous nous replions dans les sacs de couchage et déblatérons conneries sur conneries.


Dehors, la vue du ciel étoilée est magnifique.

dimanche 25 avril 2010

West US Trip: musique maestro!

Bon, je m'aperçois que je n'ai pas encore parlé de la musique que nous écoutons dans la voiture. Pourtant la zic est un élément essentiel du road trip. Et je disais à Romain en partant de Vegas que tout bon trip a son hymne dédié, une sorte de thème qui revient régulièrement pour fixer le ton et redonner la pêche!

Alors on s'est empressés de revoir nos iPods et CDs à la recherche de potentiels candidats pour notre hymne!

Après maints débats, impossible de choisir un seul morceau :) Nous avons finalement opté pour quatre chansons qui nous restaient dans la tête et que nous passions en boucle. Dans l'ordre ces chansons sont:
- You Give Love a Bad Name de Bon Jovi (les fans d'How I Met sauront pourquoi :p)
- Sweetest Thing de U2 (pour la petite voix aigue impossible à imiter)
- Tango Flamenco de Chambao (à mettre à fond pour traverser le désert, les cheveux dans le vent, avec un petit côté épique)
- Give in to me de Michael Jackson (et là il faut s'imaginer Romain qui joue la batterie avec sa tête tout en conduisant, puis qui répète qu'il comprend pas pourquoi cette chanson de Michael est pas plus connue)

Enfin à la fin du voyage, j'ai craqué pour Perfect Sometimes de Justin James. Je viens de voir que ce type est un surfer un peu à la Jack Johnson. Dans sa zic les "toudou toudou" et le ukulélé sont tout simplement paisibles. Je vois déjà Mathieu la jouer :D

Vous pouvez donc écouter toutes ches chansons sur youtube ou deezer pour vous donner une idée de l'atmosphère du voyage.

West US Trip Jour 3: Zion National Park - Bryce Canyon

Romain était un peu au bout du rouleau hier. On encaisse le contrecoup des révisions d’exams. Il faut dire que nous n’avons pas beaucoup mangé de bios de Danone ces dernières semaines. Du coup, la bouteille de whisky nous a un peu tapé sur le crâne hier soir. Mais ce matin, Romain était au taquet. Levé à 7h pour plier la tente et faire la vaisselle. Moi je dis respect.
Sur le coup des 9h, nous repartons pour Bryce. Bryce est l’un des parcs américains les méconnus à l’étranger. Pourtant, c’est peut-être l’un des plus beaux des US.
Nous montons petit à petit en altitude et découvrons bientôt un paysage tout à fait différent. Ici, les conifères remplacent les cactus et autres plantes maigres du désert. La neige est encore présente à maints endroits. Si la journée d’hier était encore magnifique avec un ciel bleu digne de notre chère Californie, la journée d’aujourd’hui s’annonce moins clémente. Le ciel s’est couvert d’une grisaille qui rend les photos plus ternes.
Il n’empêche, à la lisière de la Dixie National Forest, nous entrons dans Bryce, et voici le paysage qui s’offre à nous :

Des stalagmites de pierre rouge jaillissent par milliers du sol dans une sorte de féérie cataclysmique. Les brochures nous apprennent que ces formations géologiques sont le résultat d’une lente érosion causée par l’eau et le vent.
L’explication a beau être rationnelle, le paysage garde un côté chaotique et énigmatique. Comparé à tous les canyons que nous avons vus par la suite, Bryce frappe par la multitude de ses pics hérissés. C’est comme si des cheveux de roche rouge avaient poussé d’un coup sur le crâne chauve d’un géant, et que nous étions précisément sur ce crâne. Les guides parlent d’ « amphithéâtre » pour désigner la vallée où les pics sont logés. Je comprends maintenant pourquoi. Les stalagmites peuvent passer pour des têtes d’hommes politiques conversant les uns avec les autres. Avec un peu d’imagination on pourrait se croire à l’Assemblée ou au Sénat. Moi, je maintiens qu’il y a quelque chose d’énigmatique (féérique ou diabolique) dans tout çà, et j’ai l’image de la danse macabre d’Une Nuit Sur le Mont Chauve dans Fantasia.
Pour observer ces têtes brûlées de plus près, nous descendons dans l’amphithéâtre. Beaucoup de pistes sont encore barrées par des éboulements de neige et de roche rouge. 

On reprend la voiture pour s’arrêter de point de vue en point de vue. En fin d’après-midi, le ciel se dégage et les rayons du soleil couchant donnent une teinte dorée aux cheminées de pierre du parc. 

Le soir, petite sortie restau dans une vieille taverne du Far West reconvertie en dinner. Le mobilier en bois et les tables au coin du feu donnent une atmosphère chaleureuse et cozy à l’endroit. Cette nuit il va faire un froid de canard dehors. Le serveur nous dit que la température va probablement descendre jusqu’à -15°C. Heureusement ce soir nous ne dormons pas au camping mais dans un motel.
Il faut prendre des forces. Romain et moi commandons des burgers. Je tente un coup de poker avec le Butch Cassidy burger à la viande d’élan. Malheureusement, la viande a plutôt le goût de steak de bœuf décongelé qu’autre chose. A éviter pour ton resto Victor !
Ok ok, la fin de soirée est intéressante, listen: Romain me demande de lui couper les cheveux car ils les trouve trop longs. Deux jours plus tôt à Vegas, c’est moi qui lui ai demandé de me couper un centimètre de cheveux à l’arrière. L’opération avait été plutôt réussie. Mais là, il me demande de lui couper un centimètre voire plus, de partout sur le crâne. Pas facile, pas facile. Mais je relève le défi : challenge accepted !
Je vous laisse juger directement du résultat :

Moi je trouve çà amazing. Ma première coupe, et je réussis ce magnifique look badass à la Tyler Durden dans Fight Club. C’est bon, si je foire l’école de commerce, je pourrai toujours me reconvertir en Jean Dimitri David. Bon il y a juste un petit détail : à l’arrière de la coupe, une sorte de décalage s’est crée entre deux niveaux de cheveux. Comme si j’avais coupé l’excédent de cheveux trop linéairement à cet endroit. Et ca me paraît impossible à rectifier. Comme le mieux est l’ennemi du bien. Je laisse la coupe comme cela en attendant. De toute façon, les cheveux vont repousser : cela ne se verra plus dans une semaine ou deux.  

West US Trip Jour 2: Las Vegas - Zion National Park

Aïe Bodega Bodega, tu es l’étoile de nos nuits! Après une nuit enfiévrée à Vegas, nous revoici sur l’Interestate 15.
La musique est à fond dans la voiture. Romain tient le volant d’une main, picore des nachos de l’autre. Le voyage est définitivement commencé.
Il faut se diriger vers le Nord-Ouest pour rejoindre Zion. Nous sommes au milieu d’un désert plat. Mais bientôt des montagnes se profilent à l’horizon. Zion est de l’autre côté. 

Voyez le panneau "Vous ne passerez pas"? Ben désolé Gandalf, mais nous il faut vraiment qu'on passe. Nous franchissons donc ces montagnes et perdons tout réseau sur nos portables. Le paysage change également de couleur. Plus de plaines arides, mais des gros blocs de pierre ocre plantés au milieu de la vallée.

Nous arrivons au camping en début d’après-midi et installons le camp. Le camping est très bien situé, à l’entrée du parc. Tout de suite après, nous partons explorer les environs à bord d’une navette gratuite. Le paysage est sauvage avec ces immenses blocs de pierre dominant la végétation. On se croirait dans Jurassic Park. La navette nous emmène de point de vue en point de vue. On s’attend à voir surgir un dinosaure à chaque tournant.

Nous décidons de nous arrêter pour parcourir la Emerald Trail (piste de randonnée) qui s’enfonce dans les montagnes. La piste est un chemin sinueux surplombé de cascades et encerclé de barrières de bois à la Indiana Jones. 

Romain cherche désespérément une tarentule (l’espèce s’acclimate très bien à Zion) pour me la lancer dessus et se marrer un bon coup, mais en vain.
Nous rentrons au camp. Ce soir au dîner, c’est riz et steak avec une petite sauce barbecue relevée d’herbes de Provence made in Dimitri (merci ma jolie). Sans oublier la bouteille de sky sans laquelle un apéro au coin du feu serait inconcevable pour nous, cowboys des temps modernes (haha).

Merci au passage à Ryan, qui nous a prêté une tente quatre place très confortable pour les deux pèlerins que nous sommes !

samedi 24 avril 2010

West US Trip Jour 1: Los Angeles - Las Vegas

Enfin la libération! Deux semaines de vacances se profilent, et la première s'annonce chargée. Avec Romain, Rominou pour les intîmes, compagnon de voyage invétéré, nous allons enfin pouvoir entamer un road trip mythique dans l'Ouest américain. Au programme: Zion, Bryce, Grand Canyon ainsi que Monument Valley et les terres indiennes de l'Ouest. Bref beaucoup de parcs célèbres des US, et tous les paysages vus et revus au ciné dans les Westerns. Voici une carte de notre itinéraire précis sur Google Maps.

A peine la fin des cours sonnée, nous nous précipitons dans nos apparts respectifs pour embarquer les dernières affaires.


Première étape: Las Vegas. C'est mon troisième passage dans la capitale du jeu. Mais cette fois, nous n'y restons qu'une nuit. A peine arrivés à 23h, nous partons à l'assaut du Venitian et du Paris, deux hotels célèbres que je n'avais pas eu l'occasion de visiter lors de mes premières visites. Il faut dire qu'entre le temps passé à faire la fête et à dormir, les visites pseudo-culturelles étaient un peu sorties du programme! Mais les deux hotels valent le détour! Le Venitian notamment séduit par son côté superbe kitsch avec ses faux plafonds de ciel bleu et ses canaux.


Bien sûr, nous faisons un passage obligé à Margaritaville. Pour la petite histoire, les Margaritas sont parmi mes cocktails préférés ici en Californie. Margaritaville est un bar spécialisé dans les Margaritas. Un passage s'y impose donc à chaque fois que nous nous rendons à Vegas. En rentrant à l'hotel, nous passons par hasard devant la chapelle où Stu est supposé s'être marié avec une gogo danceuse dans Very Bad Trip.


Vous reconnaissez? Hé non, nous n'avons pas saisi l'occasion pour nous unir avec Romain, car heureusement la chapelle était fermée!

Quelques mots sur notre hotel: nous logions à la Stratosphère. La Stratosphère est un hôtel en forme de tour, la plus haute de Las Vegas. La tour se distingue aussi par ses attractions vertigineuses construites à son sommet. 


On est notamment restés figés à regarder un mec se préparer pour sauter à l'élastique du haut de la tour. L'attente était fièvreuse: on pouvait ressentir le trac du type en le regardant se préparer. Les cousins, vous savez ce qu'il nous reste à faire quand vous viendrez... J'attends votre "challenge accepted".


Au passage, petite photo d’un dinner typiquement américain à l’intérieur de notre hotel. Victor, c’est pour toi: